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Du Livron à l’ONU : Mejda El-Mahssini enchaîne les succès à seulement 21 ans

Par Bernadette Frerot, publié le vendredi 8 mars 2024 07:46 - Mis à jour le vendredi 8 mars 2024 07:46
Mejda El-Mahssini, symbole d’une réussite annemassienne

Qui se cache derrière les “Annemassadeurs”, ces 15 Annemassiens qui vont être mis à l’honneur par la ville le 15 mars lors d’une soirée de gala ? Parmi eux : Mejda El-Mahssini. Celle qui a grandi au Livron en jouant au football illustre la réussite d’une fille de quartier populaire qui, à 21 ans à peine, a déjà un CV plus qu’impressionnant. Rencontre avec, peut-être, la future maire d’Annemasse.

Si la mairie d’Annemasse les a choisis pour être “Annemassadeurs”, c’est qu’ils ont quelque chose de spécial. Un engagement sans faille pour leur ville, au sein d’associations, un talent… Mejda El-Mahssini, elle, cumule. Des études brillantes, des emplois à hautes responsabilités, des créations d’associations, cette Annemassienne polyglotte sera bientôt diplômée de Sciences Po Grenoble avec un master en Gouvernance européenne, mais pas seulement.

Quand la jeune fille de 21 ans liste son parcours, au bout de cinq minutes, n’importe quel interlocuteur en face d’elle en oublie son âge. « Je dors quatre à cinq heures par nuit », reconnaît-elle. « Mais j’adore tout ce que je fais ! » Depuis l’ONU où elle est en stage, entre trois conversations en anglais, en allemand (et encore, au total elle parle quatre langues…), la jeune Annemassienne a réservé dans son agenda la soirée du 15 mars. « C’est un honneur. Cela montre que l’attachement à ma ville est réciproque et cela me touche. Même si pour l’instant, ce que je fais pour Annemasse est très loin de ce que je projette de faire ! » Mais avant de parler de ses ambitions, et elles sont nombreuses, avant que cette jeune femme ne devienne le nouveau maire (et c’est fort probable, un jour) : petit rembobinage pour découvrir qui est cette “Annemassadrice”.

Née à Annemasse, Mejda El-Mahssini a grandi au Livron. Après l’obtention de son baccalauréat scientifique à Jean-Monnet, elle est admise à Sciences Po Lyon et Grenoble. Elle choisit Grenoble. Après sa première année, elle met le cap en Allemagne à Fribourg. De retour à Grenoble, pour sa troisième année à Sciences-Po, l’étudiante rédige un mémoire sur “Le droit de l’Union européenne”. Elle devient présidente de l’association Alpes Europe. Toujours cette même année, Mejda El-Mahssini crée sa propre association : Think Talk Fr. Un collectif pour promouvoir le débat et aider les étudiants à être plus à l’aise à l’oral. L’art de la rhétorique a d’ailleurs toujours compté pour l’Annemassienne. Mejda El-Mahssini a co-organisé le prix d’éloquence annuel Barnave et a été jury du concours d’éloquence de la faculté de droit de Grenoble.

« Ce qui m’intéresse c’est travailler sur l’image de notre ville »

« C’est important pour moi de toucher à tout. Il le faut, avant de vraiment savoir quel métier choisir. J’essaye de tout faire et tout tester : le public, le privé, la politique, le service public, l’international, etc. Et même le milieu associatif ! » Depuis peu, elle s’est engagée à Annemasse ensemble : une association politique créée à l’époque pour la campagne électorale de Christian Dupessey et qui est aujourd’hui une association de soutien à la municipalité. « Ce qui m’intéresse c’est de favoriser le lien entre les citoyens et les élus. Travailler sur l’image de notre ville et débloquer des outils pour mettre en valeur toutes les choses de bien qu’il y a à Annemasse. La ville le mérite ! » Mejda El-Mahssini, qui a grandi dans une fratrie de quatre enfants, est une fervente défenseuse d’Annemasse où elle vit toujours. Son enfance au Livron ? « C’était du football, du football, et encore du football ! » Loin de l’image de quartiers pollués par les trafics de drogue. La jeune fille ne souhaite pas non plus nier. « Comme dans toutes les villes de France, oui, les problèmes de drogues existent. Pour moi, Annemasse, mon quartier, ce n’était et ce n’est pas la drogue. C’était même tout sauf ça ! Je sais ce que je dois à Annemasse, à des personnes qui ont cru en moi. Louiza Lounis (adjointe à la Ville à l’Éducation, NDLR) a joué un rôle très important, et ça, je ne l’oublierai pas. »

À la question, “que veut-elle faire plus tard ?”, elle sourit : « Je vais terminer ma cinquième année, être diplômée, et après pourquoi pas effectuer une carrière aux Nations Unies, ou alors m’investir politiquement pour ma ville. » En tant que candidate au fauteuil de maire ? Elle sourit, mais ne dit pas non. Au contraire même. Mejda El-Mahssini sera à découvrir vendredi 15 mars, et une chose est sûre : pour les Annemassiens, son nom est d’ores et déjà à retenir.

le D.L./Adélaïde Schutz - 06 mars 2024 à 15:22