Concours Résistance

Concours 2012-2013

Par admin jean-monnet-annemasse, publié le vendredi 27 février 2015 13:13 - Mis à jour le mercredi 4 mars 2015 23:40

SUJET du Concours National de la Résistance et de la Déportation 2012 :

« Résister dans les camps nazis. On présentera les différentes formes qu’a pu prendre cette résistance et les valeurs qu’en transmettent les déportés par leurs témoignages »


Le sujet proposé cette année aux élèves était difficile mais particulièrement intéressant....

Difficile car peu traité par l’historiographie jusqu’à aujourd’hui. Comme le rappelle Claire Andrieu, professeure des universités à l'Institut d'études politiques de Paris, il existe des spécialistes de la Résistance et des spécialistes du système concentrationnaire mais, curieusement, leurs recherches ne se rejoignent pas. D’ailleurs les concepteurs des sujets du CNRD avaient pris également l’habitude d’alterner sujets axés sur la Résistance et sujets traitant davantage de la Déportation d’une année sur l’autre. Comment expliquer cette quasi absence de recherches dans cette direction ? On peut bien sûr évoquer la rareté et la disparité des informations dans les archives nazies ou encore la méfiance vis-à-vis du témoignage des historiens formés à la critique des sources. Mais une des raisons de ce désintérêt provient certainement de l’idée que la Résistance s’arrêtait à la porte des prisons et des camps et que les déportés ayant perdu leur liberté avaient également perdu leur autonomie…avaient fini par renoncer…

Aussi, le mérite principal du sujet de cette année est d’avoir permis d’élargir la notion de Résistance et de mettre l’accent sur ceux qui, nombreux, ne se sont pas résignés. Beaucoup ont cherché à poursuivre leur combat après leur arrestation et leur déportation, d’autres se sont découverts des ressources insoupçonnées.

Pour traiter le sujet, nos élèves, (un groupe de 17 élèves de Première E2S) devaient tout d’abord appréhender l’univers concentrationnaire, connaître l’organisation et le fonctionnement des camps de concentration et d’extermination. Résister dans les camps leur est apparu alors comme inconcevable.
Mais ils ont commencé tout de même à cerner les différentes formes et les objectifs de cette Résistance.
Ils ont pensé aux révoltes et aux sabotages dont on trouve peu de sources dans les archives, les autorités des camps cherchant à taire ou à minorer des faits qui les mettaient eux-mêmes en danger pour n’avoir pas su faire régner l’ordre.
Et puis petit à petit, en lisant ou en écoutant des témoignages comme celui de Monsieur Bessière venu au lycée en janvier, ils ont compris la diversité des résistants : hommes, femmes, juifs, politiques ou les deux ! et la variété des actes collectifs ou individuels qui peuvent correspondre au mot Résistance dans un camp.

Survivre d’abord, mais aussi lutter contre le processus de déshumanisation mis en place par les nazis. Les titres des œuvres témoignages de Primo Lévi « si c’est un Homme », ou de Robert Antelme « l’espèce Humaine » rappellent qu’on touche là à des questions essentielles auxquelles nos élèves ont été sensibilisés. Ils ont en effet compris que les moindres gestes d’humanité, les attitudes permettant de garder sa dignité, les actes de solidarité qui n’ont pas été systématiques dans ces terribles situations sont des actes de Résistance. Ils ont pris conscience également de la force de la pensée et du rôle de l’Art, du dessin, de la musique pour « tenir ».
Les élèves ont découvert comment, malgré des nationalités et des langues très différentes, des organisations pouvaient être créées pour à la fois sauver des vies et affaiblir le système des camps de la mort tel celui du Struthof visité en mars lors d’une sortie de deux jours.
OUI, dans des situations extrêmes, des femmes et des hommes ont bel et bien RESISTE. Ils ont mis en pratique des valeurs : dignité, courage, solidarité qu’ils transmettent aujourd’hui dans leurs témoignages, notamment par l’intermédiaire du CNRD, contribuant ainsi, au-delà du cours d’Histoire, à l’éducation citoyenne de nos enfants.


Longue vie au plus ancien concours de l’Education nationale !!

 

Nathalie Capon, professeur de lettres et Olivier Ramirès, professeur d’Histoire




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